Aux sources de l'École Moderne
Résumé
Enrichie depuis un siècle, la bibliographie sur Ferrer contribue à en cerner les diverses facettes, mais permet-elle de dégager le rôle des relations personnelles dans la formation et le développement de sa pensée ? Malgré certains doutes, cette masse d'archives, documents, études, expositions et publications révèle des éléments biographiques, résumés dans cet article, qui éclairent la genèse espagnole, puis la constitution française de son vaste réseau de relations internationales jusqu'à son retour au pays. Onze ans avant son expatriation, Ferrer avait suivi des cours du soir de français en Catalogne, tout en fréquentant des réunions de fédéralistes, où il s'était familiarisé avec les doctrines internationalistes et éloigné du catholicisme. Afin de déterminer si son initiation maçonnique se serait avérée plus efficace, dans l'agrandissement du cercle de ses connaissances cosmopolites, que ses penchants politiques qui évoluèrent, il conviendrait d'examiner à quel point le Ferrer zorrilliste s'éloigna, en une première étape, du Parti Républicain Progressiste pour s'identifier davantage aux libres penseurs. Ne se rapprocha-t-il pas ensuite des anarchistes, en prenant conscience de la subversion que représentait leur idéal authentiquement révolutionnaire ? Enfin, la sincérité de son engagement et sa persévérance ne fut-elle point récompensée ?