Ce texte rend compte de la couverture dans la presse quotidienne française de deux événements qui ont fait la une des médias au milieu des années 2000 : celui qu'on désigne désormais comme "la crise des banlieues", que est parti d'une révolte des jeunes de banlieue à la suite de la mort "accidentelle" de deux adolescents poursuivis par la police et celui qu'on désigne quelque mois plus tard comme "la crise des universités" qui est parti d'une révolte d'étudiants. À la suite des idées de J. Searle sur la construction de la réalité sociale (2005), on s'interroge sur la façon dont le langage verbal (et le langage visuel) participent à la construction de l'événement dans la presse, donc à la construction des faits sociaux. Les deux "moments discursifs"analysés permettent de comparer la façon de nommer et de désigner des "jeunes" qui manifestent et de mettre au jour les différences entre ces deux événements, mais aussi dans la façon de nommer ces deux événements (première partie). Sont ensuite étudiés "les discours représentés" qui sont empruntés aux différents acteurs de la société (les jeunes, les autorités, les policiers) : sont alors pris en compte non seulement les discours cités mais également les allusions et la mémoire interdiscursive qui se cache dans les mots et les énoncés, ainsi que dans les photos et les dessins de presse (reproduits dans l'ouvrage publié en Australie).