L'objectif de cet article est d'étudier l'évolution de l'implication de la Grande-Bretagne dans la politique étrangère et de sécurité de l'UE afin de mettre en évidence les raisons qui ont conduit à ce que cette question soit laissée de côté dans les discussions sur les relations futures après le Brexit. L'article soutient que l'européanisation ou la déseuropéanisation dépend en grande partie du degré de politisation des questions à la fois dans l'UE, dans l'UE-27 et au Royaume-Uni. Tant que les questions étrangères et de sécurité sont restées relativement discrètes, le Royaume-Uni a pu profiter de l'effet d'amplification de sa participation à la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) et à la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) de l'UE et a contribué au processus décisionnel afin d'influencer avec succès les politiques de l'UE. La politisation des questions étrangères et de sécurité était due à la fois aux développements des initiatives menées par l'UE ou nationales et à la réaction qu'elles ont provoquée au Royaume-Uni. L'UE a insisté sur le fait que le Royaume-Uni devait être considéré comme un « pays tiers » et a souligné la nécessité d'institutionnaliser la coopération future. Au contraire, au Royaume-Uni, la méfiance du public à l’égard d’un prétendu « super-État » européen a conduit les gouvernements successifs à éviter tout engagement formel en faveur de nouvelles initiatives de l’UE.